Ecriture 101 : comment commencer l’écriture introspective.

Ecrire pour dialoguer avec soi-même. Ecrire pour creuser en soi-même. L’écriture introspective peut intimider et pourtant, c’est un outil puissant de connaissance de soi.

Ecrire demande de s’asseoir un moment en tête-à-tête avec soi-même.
Cette intimité personnelle peut faire peur : au début, se confronter à ses peurs, ses doutes, ses pensées sombres ou même, des désirs que l’on n’ose pas s’avouer, peut être challengeant.

Et c’est là, la difficulté de l’exercice : la réticence à plonger dans une pratique, qui va permettre, en réalité, de prendre de la hauteur sur une situation, de se libérer de pensées et émotions qui nous rongent à l’intérieur…

Commencer à écrire en douceur

Tu n’es pas obligé.e d’aller « taper dans le dur » directement. Pour te rôder, tu peux commencer par décrire ta journée, relater une anecdote qui t’a marqué.e, une discussion que tu as eue… Au début, tu vas peut-être rester en surface, et c’est ok. Le plus important, c’est de commencer progressivement, pour défaire la croyance qu’écrire est trop difficile ou pas pour toi.

Ensuite, tu pourras entrer plus en profondeur dans tes émotions, l’analyse de situations ou de relations, …
De toute façon, ton psychisme te protégera et ne te laissera pas aller là où il a peur que tu grattes.

Et c’est justement là que réside la puissance et la beauté de l’écriture introspective : plus tu vas écrire régulièrement, plus tu vas t’habituer à être face à toi-même, plus tu vas aborder les sujets sensibles.
Le tout, à ton rythme.

D’ailleurs, tu n’es même pas obligé.e de relire ce que tu as écrit.
L’écriture comme exutoire dans un premier temps, c’est déjà un pas en avant énorme.
Personnellement, je reviens peu sur mes écrits passés. Ma vérité d’un instant n’est plus forcément d’actualité quelques jours après. Mais je sais que mon chemin est écrit là, dans les pages de mes journaux… et qu’il ne tient qu’à moi de les rouvrir.

Pour certaines personnes, se relire permettra d’identifier un fil conducteur dans telle ou telle situation, relation, réaction. Pour d’autres, ce sera inutile car ils et elles prendront conscience de ce chemin dans la répétition de la pratique d’écriture.
A toi d’essayer et de voir ce qui te convient le plus.

Mais pour commencer, je t’invite à t’apporter de la douceur : si te relire est trop dur, ne le fais pas. Ecris, vide ton coeur et ta tête sur la page et referme ton journal.

Ecrire de façon « automatique »

J’écris la plupart du temps de façon automatique. C’est-à-dire que j’ouvre mon carnet et que je laisse couler les mots qui me passent par la tête tels qu’ils me viennent.
Dans son livre, Libérez votre créativité, Julia Cameron, l’autrice, recommande d’écrire de façon spontanée 3 pages pleines chaque matin. Se vider la tête de toute pensée parasite dès le matin permettrait de commencer la journée l’esprit clair et apaisé.
Elle précise, par ailleurs, qu’il n’y a aucune obligation de garder ces écrits. Ils peuvent être réalisés sur papier libre et jetés au quotidien. L’intérêt de cette pratique est de se libérer l’esprit, pas de documenter sa vie.

J’écris mes pages du matin depuis 2016, de façon plus ou moins assidue. J’ai eu des périodes où j’écrivais mes 3 pages (parfois un peu moins, parfois un peu plus) tous les matins, au saut du lit.
J’ai eu des périodes où je n’écrivais que de temps en temps, quand j’y pensais. Et j’ai des périodes, comme en ce moment, où j’écris 3 ou 4 matins par semaine.
J’ai un carnet dédié aux pages du matin. Dans la mesure où c’est souvent (excuse-moi du terme) du « vomi émotionnel », je n’ai pas envie de les consigner dans mon journal personnel. Mon carnet de pages du matin est un cahier à petits carreaux tout simple, dans lequel je viens déposer toutes mes pensées en vrac. D’ailleurs, je m’en sers à d’autres moments de la journée. Dès que j’ai besoin de me décharger émotionnellement. Mais je continue à l’appeler « cahier des pages du matin » parce que c’est ainsi que j’ai pris l’habitude de pratiquer l’écriture introspective assidument.

Si tu as envie de tester les pages du matin (que ce soit quotidiennement ou pas), mais que tu ne sais pas par où commencer, je t’invite à l’écrire tel quel.
Ca pourrait donner : « aujourd’hui, je commence mes pages du matin mais je ne sais pas quoi écrire. Je n’ai pas d’idées, ce n’est pas confortable pour moi d’être là sans savoir quoi écrire. Je perds mon temps, franchement. Encore une de ces idées à la con lue sur un blog écrit par une illuminée, je sais pas ce qui m’a pris. »
Mais… et c’est là que je t’invite à faire l’expérience jusqu’au bout… ne t’arrête pas. Continue à écrire et vois ce qui en sort. Et même si tu écris 2 ou 3 pages de rien, ce n’est pas grave. Ce n’est pas un exercice de performance. Mais reviens-y le lendemain, et le surlendemain… et observe ce qui se passe en toi, comment tu te sens, pourquoi tu bloques ou ce qui délie ton écriture.

Et si le matin, ce n’est pas possible pour toi, tu peux écrire -évidemment !- n’importe quand dans la journée ou le soir, en rentrant du boulot ou avant de te coucher. Encore une fois, c’est toi qui sais ce qui te convient le mieux.

Pour ma part, je préfère écrire le matin, ça m’éclaircit les idées pour bien commencer la journée. Mais je peux dégainer mon journal à tout moment, ou prendre un temps le soir pour déposer des émotions, un événement dont j’ai besoin de parler.

Ecrire de façon « guidée »

Une autre forme d’écriture introspective consiste à répondre à une question ou traiter d’un sujet spécifique.
Tu trouveras sur Internet des tas de sujets d’écriture guidée. Là encore, ne te prends pas la tête, tu peux commencer en faisant simple.
Par exemple, si tu veux écrire au sujet d’une discussion qui te travaille, tu peux créer, en amont, un mini-plan, du type :
– de quoi ai-je parlé avec la personne ?
– comment je me suis senti.e pendant la discussion ? est-ce que c’était la même émotion tout le temps ou est-ce que j’ai eu plusieurs émotions ?
– qu’est-ce qui m’a touché.e/agacé.e/blessé.e/fait plaisir dans ce que m’a dit l’autre ?
– qu’est-ce que ma réaction révèle de moi ?
– quelle autre réaction aurais-je aimé avoir ?
– quelle réaction j’aurais aimé que l’autre ait ?
– qu’est-ce que je peux faire maintenant ?
– qu’est-ce que je pourrais faire la prochaine fois pour que ça se passe autrement ?

Evidemment, c’est juste un exemple et pas du tout un modèle à appliquer tel quel.

En ce qui concerne l’écriture guidée, j’aime bien m’aider de cartes de tarot ou d’oracle, que j’utilise comme support à la réflexion. Parfois, les cartes me présentent un angle que je ne voyais pas forcément et m’aident à changer de perspective. C’est très intéressant comme exercice.

Une autre façon de pratiquer l’écriture guidée peut être de simplement se demander ce qu’on a préféré dans la journée, ce qui nous a le plus ému.e, ce qui nous a mis.e en colère, ce qui a suscité notre intérêt, … et pourquoi : ce que la situation en question est venue réveiller en nous. Ainsi, nous apprenons à mieux nous connaître, à prendre conscience de nos schémas de pensée et d’action (et de réaction), de ce qui réveille notre compassion, notre joie, notre tristesse…
En identifiant tout cela, nous pouvons choisir avec plus de conscience ce qu’on veut davantage inviter dans notre vie, ce qu’on veut éliminer ou limiter, …

En résumé, l’écriture introspective est une pratique de libération de ses pensées et émotions, d’analyse d ses attitudes et de ses actions/réactions, de ses croyances et de ses schémas.
Elle déploie ses effets bénéfiques à long terme.
Je te souhaite d’y trouver de la joie, une meilleure conscience de toi-même et un mieux-être général.

On se retrouve vite pour le prochain article sur l’écriture !

Avec Amour,
Sofia


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